Légendes de la Grotte du Mas d'Azil - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Légendes de la Grotte du Mas-d’Azil

LA FIANCÉE IMPATIENTE
 

Utilisée par l’homme depuis le Paléolithique, la grotte du Mas d’Azil est gigantesque en tonnelle,
L’Arize pénètre la grotte par son immense porche sud et s’engouffre sous le massif du Plantaurel,
Après un parcours en forme de S, long de 420 m, elle ressort par le porche nord en cascade,
Elle traverse la montagne et a donné naissance à quelques légendes et galéjades.



                 Au cours de la Préhistoire par les Aurignaciens et les Magdaléniens la grotte fut habitée,
Laissant comme traces de vie des silex, des lissoirs poinçons et grattoirs carénés,
Et pour témoignage de chasseurs le fabuleux propulseur dit « faon aux oiseaux »,
    Fille d’un roi de la contrée, c’est là que vivait une fille d’une rare beauté, AIMIGO.     



Quand « Aimée » eut ses 15 ans, elle fut fiancée à un prince étranger, demeurant dans l’Ibérie ensoleillée,
Dans son impatiente curiosité à connaître son beau prince, escortée de quelques chevaliers et pages aidant
Elle se mit en route, à la lumière de torches, pour traverser la grotte à la rencontre du prince charmant
Mais une impétueuse bourrasque s’engouffra dans la galerie la plongeant dans une complète obscurité.

La Reine, affolée s’éloigna du sentier accoutumé, tâtonna les ténèbres, despérado,
Elle fit quelques pas et glissa dans le gouffre, au bord du torrent  qui s’ouvrait,  
Elle finit par tomber et son corps s’enfonça dans l’eau froide, on ne le revit plus jamais,
C’est depuis ce temps-là que ce gouffre s’appelle le Gouffre de la Reine, Gourgo Regino.

Selon la légende, le pâle visage de la princesse remonte parfois à la surface de l’eau,
L’apercevoir alors est, dit-on, un présage de bonheur pour les jeunes mariés,
Depuis ce drame, les fiancées du pays viennent  consulter la Gourgo Regino,
En se penchant, la veille de leur mariage, un long moment sur les eaux du gouffre bleuté.

Dans l’onde vaporeuse, s’ils ont le bonheur d’apercevoir une blanche figure de femme,
Aux prunelles bleues, telles deux fleurs de lin épanouies dans un champ de neige de charme,
C’est que la princesse Aimigo remontant un instant du fond de son humide tombe altière,
Leur prédit un mariage béni d’amour, comme un astre bienfaisant éclairant leur vie entière.

Lorsque la blanche apparition disparaît, après avoir apporté cet heureux présage,
Les fiancés remplissent d’eau du gouffre une grande cruche en grès, sans âge,
Tels les antiques porteurs d’amphores ils regagnent leur demeure, cruche sur l’épaule portée,
Conjurant les mauvais esprits, iIs aspergent leur nid d’amour, pour un bonheur conjugal parfait.



L’ARCHE  DU  DIABLE  
La grotte avait la réputation de loger les mauvais esprits, les fantômes et les peurs légendaires,
Mais elle abrita une belle histoire d’amour entre Brunissendre de Roquebrune et Jéhan de La Kère,
Ces jouvenceaux s’étaient connus lors des fêtes données par les seigneurs montrant leur puissance
Pour voir de plus près sa beauté Jéhan de la Kère s’était déguisé en troubadour plein d’aisance.

Le Sire de Roquebrune destinait la belle à un riche et puissant seigneur du Fossat, vieux et podagre,
Nos amoureux se voyant très rarement, imaginèrent un stratagème pour se retrouver plus souvent,
Un matin, Brunissendre aux cheveux d’ébène et aux beaux yeux noirs, pas du tout chiragre,
Alla trouver son père et d’une voix émue, l’informa de son souci à son sujet, tout en tremblant.



Père, j’ai eu cette nuit une vision m’indiquant de me rendre dans la grotte à la nuit tombée,
Sous l’arche de pierre, près de la rivière, j’y apprendrai une importante révélation à votre sujet,
La rusée donzelle, qui savait son père très superstitieux, faisait semblant de refuser,
Père, disait-elle, je n’oserai jamais, mais le Sire donna l’ordre à ses gens en armes de l’escorter.

Ainsi, chaque soir, la belle Brunissendre retrouvait son cher Jehan sous l’arche de pierre,
Un soir ressortant de la caverne, toute émerveillée, les yeux cernés et la robe froissée,
Ses gardiens ne doutèrent pas un instant qu’elle avait vraiment vu l’être endiablé,
Quand, neuf mois après, naquit au château un petit ange blond, le Sire entra dans une terrible colère.

Le château tout entier en trembla, serfs, valets et servantes se cachèrent hors de la portée de son épée,
Sa gente dame, qui en avait vu d’autres, laissa passer l’orage et lui présenta le nouveau-né,
Face à la blondeur et l’innocence, le Seigneur comprit que l’amour était plus fort que l’argent,
Prévu au printemps, dans l’Eglise St Étienne, au mariage il donna son consentement.


Comme le veut toute histoire qui finit bien, ils vécurent longtemps heureux,
et eurent beaucoup d’enfants."

Selon la tradition, la grotte aurait été un cloître sauvage de Vierges fatidiques, véritables stars,
Appelées « Las Encantadas », chantaient et enseignaient aux mortels les arts sacrés,
Elles ne se nourrissaient que de chants divins, et ne buvaient qu’un immatériel nectar,
Mais une d’elles viola-t-elle les règlements en lettres d’or sur un bloc de cristal, incrustés ?



Quel sacrilège profana-t-il leur sanctuaire, personne ne le ne sait,  
Mais ces prêtresses disparurent à jamais, le cristal s’obscurcit et se changea en rocher,
Le Samedi s’y tenait le sabbat des sorcières, rendez-vous des peurs et des esprits mauvais,
L’on y entendait leur méchant rire d’enfer mêlé à l’entrechoquement des manches de balai.

Les Sirènes aux cheveux longs et fins comme de la soie, coiffés avec des peignes d’or,
Ressemblaient, de la tête à la ceinture, à de belles jeunes filles de dix-huit ans, altières
Au ventre et à la queue des poissons pareil comme le reste du corps,
Vivant sous l’eau pendant le jour, elles se cachaient au fond des rochers de la rivière .

L’Angelus du soir sonné, à la nuit venue elles remontaient en troupeaux aux abords de la prairie,
Jusqu’au premier coup de l’Angelus du matin elles folâtraient nageant au clair de la lune, ravies,
Leur chant si doux, si doux, attirait à elles tous les amoureux, charmés se rapprochant de l’eau,
Surtout ceux dont les bouches s’étaient unies en un long baiser, avant la bénédiction du haut.

Plongeant leurs corps dans l’onde claire, les Sirènes friandes de la chair sautaient sur eux,
Leur mangeaient le foie, le cœur, les tripes, leur suçaient le sang, la cervelle et les yeux,
Les pauvres amoureux devenant à leur tour autant de sirènes, jusqu’au jugement dernier,
Que d’amoureux ont disparu ainsi dans la griffe des sirènes « enchantées » !



La plus célèbre est l’histoire des amours de Rose-la-Fileuse et de Bertrand-le-Roux,
Pendant longtemps, au-dessus de la grotte, la petite croix, a été élevée en leur mémoire,
Un lieu de pèlerinage, à la Saint-Jean, pour les jeunes filles et les jeunes gens d’amour fous,
En hommage à Rose et Bertrand et leur long baiser d’amour, une bien sombre histoire.

Depuis plus de deux ans, Rose-la-Fileuse et Bertrand-le-Roux s’aimaient tendrement,
En toute innocence de leur chasteté, aussi purs l’un et l’autre que la marguerite de la prairie,
Rose, aux cheveux longs et fins comme de la soie, pareils à ceux des sirènes jolies,
Large poitrine fort comme un bœuf de Gascogne, visage comme une galette dorée, c’était Bertrand.

Rose et Bertrand, trop jeunes, n’avaient pu encore se marier pour unir leur destinée,
Leurs épousailles étaient fixées à la moisson prochaine, après la Saint-Jean d’été,
En attendant, ils s’aimaient de tout coeur, avec de longs soupirs, en toute pureté,
Mais un soir de forte chaleur Rose pour rafraîchir son corps dans l’eau de la rivière eût l’idée.

Elle se déshabilla à la hâte, regardant de tous côtés si personne ne la pouvait voir de loin,
Dès qu’elle fut nue, ses bras, sa gorge, ses jambes, blancs comme un lis du matin,
Frissonnèrent de peur, à la vue des sirènes coiffant leurs cheveux de soie avec des peignes d’or,
Elles nageaient et folâtraient au clair de lune, Rose entendait leurs cris et leurs rires, très forts.

Elles l’aperçurent et crièrent : « Une jeune fille ! Une belle jeune fille ! »
Et se tournant toutes vers elle : « Rose-la-Frileuse, ma belle, viens, viens nager avec nous. »
« Mère de Dieu ! je suis tombée sur un troupeau de sirènes, il faut que je file »
Mais les sirènes commencèrent une chanson et Rose enchantée ne put prendre les jambes à son cou.

Par la vertu de cette chanson, elle était forcée de se rapprocher de l’eau endormie,
Et rapidement elle y plongea, criant d’une voix si forte que Bertrand l’entendit,
Aussi vite qu’un lévrier, il descendit du haut de la colline, il vit les sirènes enlaçant Rose,
Bertrand plongea dans l’eau, impatient de retirer le corps de sa bien-aimée de leurs griffes virtuoses.

Les sirènes pensaient avoir affaire à des amoureux coupables du pêcher de chair,  
Mais Rose et Bertrand étaient purs comme l’innocente marguerite le la prairie,
Les sirènes ne pouvaient sucer leur cervelle et leur sang et les transformer en deux sirènes amies,
Elles ne pouvaient que les retenir pendant neuf mois et neuf jours, sans surenchères.

Neuf mois et une semaine au milieu des sirènes, pendant le jour cachés sous l’eau, nus,
La nuit folâtrant et nageant avec elles, au clair de la lune, jusqu’au premier coup de l’Angélus,
Ils vécurent la chair brûlée de désirs, n’osant se regarder, de peur de succomber au péché,
Le matin du neuvième jour venu, les sirènes malicieuses leur rendirent la liberté.

Après avoir revêtu leurs habits, Rose et Bertrand sans se toucher coururent à l’église du pont,
« Monsieur le curé, mariez-nous, mariez-nous vite ; sinon les sirènes nous mangeront »,
« Mes enfants, je vous marierai demain, et ainsi les sirènes ne pourront vous manger ».
Mais à la nuit, les derniers feux de la Saint-Jean éteints, Rose et Bertrand voulurent se rapprocher.

Seuls, sur le sommet du côteau, là où s’élève la petite croix noire, sincères,
De longs soupirs d’amour, échappés au ciel et à la terre, couraient autour d’eux, louches,
Oubliant curé et sirènes, fous de désirs, dans une grande étreinte ils s’embrassèrent,
Lèvres contre lèvres, aspirant dans un long baiser la saveur de leurs bouches.

Aussitôt, monta jusqu’à eux le chant des sirènes, ils furent forcés de plonger dans l’eau,
Les sirènes sautèrent sur eux, leur sucèrent le sang et la cervelle, et mangèrent leur cœur aussitôt,
Ainsi périrent le soir de la Saint-Jean, Rose-la-Fileuse et Bertrand-le-Roux,
Pour s’être donné sur la bouche un long baiser, un seul baiser d’amour, tout doux.  


           
                                      Rien de mieux que Nadau pour nous chanter son Encatada, Patapim, patapam !!!

                  Ecouter l'Encatada  
               
                                                     Guy PUJOL dit l’ARIÉ….JOIE
                          
            
                                                              

                               
                                                                                                                                                                


                                  




                                                                         



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