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La Cabane au Fond du Jardin

Léontine, petite fillette vivant dans un trou perdu d’Ariège, avec ses parents
Ernestine et Eugène était loin de se douter que dans la cabane à outils au
fonds du jardin, son père faisait des choses peu ordinaires, la faisant éclater en sanglots.



Un soir, alors que Léontine regardait la télé dans le salon, elle entendit la porte arrière de la maison claquer avec un gros bang. Elle ne s’en soucia guère, car son père sortait de temps en temps afin d’aller chercher du bois pour le feu de cheminée. Mais lorsqu’il ne revint pas, la petite fille devint curieuse.
 
Léontine descendit tout doucement de son siège et écouta le silence dans la maison. Sa mère était partie dîner chez une amie laissant la gamine seule avec son père. Mais il semblait bien qu’il était, lui aussi, parti. C’était très étrange pour elle car elle savait qu’elle n’avait pas le droit de rester seule dans la maison.
 
Léontine avait à peine douze ans. Elle se rendit dans la cuisine tout en appelant le portable de son père. Elle entendit une vibration venant de la veste de son papa et réalisa qu’il ne pouvait être loin puisqu’il ne portait rien d’autre d’un jean et un t-shirt. Puis, elle entendit un bruit venant de la cour. Mais que se passait-il ici ?
 
Son cœur commença à battre la chamade en se rapprochant de la porte de derrière. Son Papa Eugène était juste occupé dans la cabane. Léontine soupira de soulagement. Mais ce dernier n’était que de courte durée : son père n’avait pas pour habitude de travailler dans la cabane à cette heure-ci. Léontine se demandait ce qu’il y fabriquait et enfila rapidement ses pantoufles. Elle s’aventura dans la cour et laissa la porte se refermer derrière elle.
 
Son père avait dû l’entendre puisqu’il était apparu soudainement.
“Ma chérie, hé !” dit-il en se dirigeant vers sa fille.
 
“Qu’est-ce que tu fais dans le froid ? Tu veux un chocolat chaud ?”
 
Mais Léontine n’était pas stupide. Elle savait que son père tentait de détourner son attention, mais elle adorait les bonnes tasses de chocolat chaud. Elle suivit son père dans la maison. Il lui prépara le meilleur chocolat chaud qu’elle eut jamais bu et ils le burent tous les deux à table.
 
“Qu’est-ce que tu faisais dans la cabane, papa ?” finit-elle par demander. Son père s’agita nerveusement sur son siège et lui dit qu’il faisait du rangement.
 
Il pensait probablement que c’était une raison assez ennuyeuse pour désintéresser sa fille. Mais ce qu’il ne savait pas, c’est que Léontine était entrée dans la cabane la semaine dernière, elle l’avait trouvé propre et bien organisée. Alors son explication soulevait encore plus de questions. Pourquoi mentir ?
 
Un peu plus tard, la mère de Léontine rentra à la maison et ses parents la mirent tous les deux au lit. Elle pouvait voir la cabane depuis sa chambre. Elle s’installa à la fenêtre pour mieux voir. Elle regarda son réveil et vu qu’il était après minuit, elle ne s’attendait pas à voir la lumière allumée, mais elle voulait tout de même vérifier. À sa surprise, la lumière était allumée !
 
Léontine pouvait même voir du mouvement à l’intérieur. Son père était clairement reparti dans la cabane pendant que la maman dormait. Léontine se faufila hors de sa chambre et se dirigea dans la chambre de ses parents pour s’assurer que sa mère s’y trouvait, c’était bien le cas. La petite fille descendit donc soigneusement les escaliers et traversa la pièce par la porte de derrière.
 
Cette fois-ci, elle avait bien appris de son erreur et elle ne laissa pas la porte se refermer. Léontine s’arrêta quelques secondes pour s’assurer que son père n’avait rien entendu et continua vers la cabane. Elle pouvait entendre son père s’affairant à l’intérieur alors qu’elle n’était qu’à mi-chemin.
 
Il n’était pas vraiment discret, mais lorsqu’elle atteignit enfin sa destination, elle remarqua qu’il avait accroché des sacs-poubelle devant les fenêtres. Elle ne pouvait voir que des ombres. Il était impossible de jeter un œil depuis l’extérieur à cause des sacs.
 
Léontine écouta en silence derrière le mur, espérant pouvoir entendre ce que son père faisait. On aurait dit qu’il parlait avec quelqu’un, mais elle n’entendait aucune réponse. Était-il au téléphone ? Il n’y avait que des sons étouffés et parfois des rires. Elle était sur le point de frapper à la porte pour confronter son père lorsqu’il s’arrêta soudain de parler et un autre son résonna à travers les murs. En l’entendant elle perdit son envie de rester aux alentours de la cabane. Elle se précipita donc dans la maison, oubliant de refermer la porte lentement derrière elle.
 
La porte claqua alors qu’elle montait les escaliers et sautait dans son lit. Léontine retenait son souffle tout en écoutant le son de son père quittant la cabane avant de revenir dans la maison. Peu de temps après, ce dernier se trouvait dans sa chambre, silencieux. Elle resta aussi immobile que possible, les yeux fermés, faisant semblant de dormir. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa joue pendant qu’il vérifia qu’elle dormait vraiment. Puis, il recula et quitta la chambre de sa fille.
 
Le lendemain, en revenant de l’école, Léontine décida d’entrer dans la cabane. Son père n’était pas encore rentré et c’était donc le moment parfait. Sa mère était occupée dans la cuisine et ne serait pas étonnée en la voyant jouer dans le jardin. La gamine sortit ainsi dans la cour et s’amusa un peu pour jouer le jeu.
 
Lorsqu’elle réalisa que sa mère ne faisait plus attention, elle s’arrêta de jouer et se dirigea lentement vers la cabane. Son cœur battait lorsqu’elle posa la main sur la poignée et la baissa. Seulement, la porte ne bougea pas d’un pouce, elle était verrouillée. Mais Léontine ne comptait pas abandonner.
 
Elle savait que les outils étaient dans la cabane. Elle revint dans la maison et demanda à sa mère si elle pouvait utiliser le petit râteau pour jouer à la jardinière. Sa mère n’y vit rien de bizarre et lui dit qu’elle pouvait le sortir de la cabane. Lorsqu’ elle l’informa que cette dernière était verrouillée, elle fut clairement surprise.
 
Sa mère s’y rendit et essaya à son tour, apparemment confuse par le fait qu’elle ne s’ouvrait pas.
 
“Bon sang, Eugène,” murmura-t-elle en revenant dans la maison afin de chercher avec frénésie dans le tiroir.
 
Finalement, la mère trouva la clé et la tendit à sa fille qui courut à la cabane. Elle glissa la clé dans la serrure et la tourna juste au moment où son père se garait dans l’allée. Devait-elle tout de même pénétrer à l’intérieur ou valait-il mieux rentrer à la maison et espérer que sa mère ne dirait mot ? Elle savait que cette dernière ne pouvait pas garder un secret et encore moins si elle ne savait même pas que c’était un secret.
 
Ainsi, Léontine décida de pénétrer dans la cabane. Elle poussa doucement la porte pour éviter de faire du bruit. Son père sortait de sa voiture et se dirigeait vers la porte d’entrée. Elle s’arrêta quelques secondes et écouta comment il ouvrait la porte en question puis elle se précipita dans la cabane.
 
La cabane était sombre, mais elle avait trop peur pour allumer la lumière. Elle essaya de marcher avec ses mains tendues devant elle, mais elle n’arrêtait pas de se cogner. Puis, elle ressentit une soudaine douleur dans le pied et elle cria. Elle savait que ses parents l’avaient entendu et elle quitta rapidement la cabane juste au moment où le couple arrivait dans le jardin.
 
“Léontine ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu faisais là-dedans ?” demanda fébrilement son père alors qu’il verrouillait de nouveau la cabane. Léontine pleurait de douleur tout en attrapant son pied. Il y avait un peu de sang et sa mère la ramena immédiatement dans la maison. Elle y inspecta la blessure et trouva un petit clou.
 
“Eugène, tu n’étais pas censé nettoyer la cabane ?!” s’emporta la mère.
 
Après cet évènement, son père garda la clé sur lui tout le temps. La mère ne l’avait pas remarqué, car il avait accroché une autre clé avec le même porte-clé afin de servir de diversion. Mais Léontine surveillait son papa. Elle savait qu’elle devait se dépêcher parce que ce dernier pouvait déplacer son projet secret à un endroit différent.
 
Léontine savait que le vendredi soir, son papa buvait quelques bières. À chaque fois, il s’endormait profondément, parfois devant la télé. Et donc, ce vendredi-là, la gamine était prête. Elle fit semblant de s’endormir jusqu’à ce que son réveil indique minuit, puis elle se rendit silencieusement dans la chambre des parents.
 
Elle ouvrit lentement la porte et vérifia le côté du lit de son père. Mais à sa grande surprise, elle n’y trouva que sa mère, endormie. La télé était toujours en marche, ce qui était une bonne chose puisqu’elle venait de marcher sur une lame de parquet grinçante.
 
Elle ferma les yeux et s’attendit à voir son père mais elle n’entendit qu’un gros ronflement. Elle s’avança vers le fauteuil et écouta les ronflements de son père. La clé pendait hors de sa poche, se balançant sur le porte-clé. Léontine tendit son bras devant elle, mais ne put toucher l’objet que de la pointe des doigts.
 
Soudain la clé commença à glisser et tomba sur le sol. Eugène se réveilla mais il était si somnolent qu’il se dirigea directement vers les escaliers. Dès qu’elle entendit la porte de la chambre se refermer, Léontine ramassa la clé et courut à l’extérieur.
 
Elle s’arrêta brusquement car la fois précédente elle avait marché sur quelque chose et elle ne voulait pas que cela arrive de nouveau. Elle fit demi-tour et attrapa ses pantoufles. Une fois de retour devant la cabane, elle plaça soigneusement la clé dans la serrure et la tourna.
 
Elle n’avait pas de téléphone ou de torche sur elle. La cabane était sombre et froide. Elle dut attendre quelques minutes pour laisser le temps à ses yeux de s’ajuster au noir. Partout où son regard se posait, elle voyait quelque chose lui faisant peur. Elle chercha désespérément autour de la porte, mais ne trouva aucun interrupteur.

Plus tard, quelque chose se mit à ramper sur son bras, elle réussit à peine à réprimer un cri. Elle avait touché une toile d’araignée et la propriétaire s’était retrouvée sur son bras. Elle l’agita de gauche à droite jusqu’à ce que la petite créature se sauve. De frustration, la petite fille éclata en sanglots.
 
La cabane était remplie d’objets divers et d’outils de jardinage, mais elle remarqua rapidement quelque chose qui sortait de l’ordinaire. Dans le fond de la cabane se trouvait un objet avec un drap blanc par-dessus. Le drap était tâché de rouge et on aurait presque dit du sang.
 
Lentement, elle s’en approcha, évitant soigneusement le désordre afin de ne pas tomber. Une fois arrivée, ses mains étaient pleines de sueur à cause de son anxiété. C’était comme si elle avait un petit ange et un démon sur les épaules : devait-elle retirer le drap ou non ?
 
Léontine approcha doucement ses mains du drap et l’attrapa fermement. Elle prit une profonde respiration et ferma les yeux, prête à tirer sur le drap. Mais quelque chose l’en empêchait. Non, j’y suis presque. Je ne vais pas abandonner. Elle commença à compter depuis 10, mais une fois à 4, elle entendit soudainement quelqu’un crier son nom.
 
“Léontine ?” C’était son père… elle lâcha rapidement le drap et se cacha derrière la tondeuse.
Elle entendit son père se rapprocher et tendit l’oreille lorsqu’il ouvrit la cabane.
 
“Léontine ?” demanda-t-il de nouveau. “Tu es là ?”
Mais elle resta silencieuse.
 
“Elle n’est pas ici !” hurla-t-il.
 
“Non ? Où peut-elle bien se trouver ?” cria à son tour la maman depuis la maison.
 
C’est là que Léontine réalisa qu’ils la cherchaient. D’abord, elle devait attendre que son père soit assez éloigné de la cabane. La porte était légèrement ouverte et elle pouvait le voir se tenant là, ne sachant que faire.
Puis, son papa se dirigea vers la maison lorsque sa femme l’appela. Léontine se releva rapidement, mais son œil fut de nouveau attiré par le drap blanc. Elle se retourna et trébucha contre un seau qui tomba par terre dans un grand fracas.
 
“Léontine ?” hurla de nouveau son père en revenant dans la cabane.
 
Elle se précipita sur l’objet mystérieux et attrapa le drap.
 
“Léontine, non !”
 
La petite fille regarda son père droit dans les yeux et dit :
 
“Qu’est-ce que tu caches ici, papa ?”
 
La mère se tenait à côté de son mari maintenant.
 
“Léontine, qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu n’es pas au lit ?” Sa mère la regardait pleine de confusion, elle et le drap rouge.
 
“Eugène, qu’est-ce que c’est ?” demanda la maman, perplexe.
 
De la sueur s’était formée sur le front de son mari alors qu’il tentait de trouver une réponse. Léontine se tenait toujours près de l’objet et lorsqu’il ne réussit pas à donner sa réponse, elle en eut assez et tira sur le drap.
 
La mère sursauta et Léontine s’immobilisa. Brusquement elle se mit à crier et se jeta sur son père, les yeux pleins de larmes.
 
“Merci, papa ! Merci !” son papa soupira et la serra contre lui.
 
“Tu viens de ruiner ta surprise d’anniversaire, petit monstre.”
 
La mère sourit à son mari.
 
“Je ne savais pas que tu montais son premier vélo. Et dans sa couleur préférée en plus !”
 
Elle enroula ses bras autour de son mari et l’embrassa sur la joue.
 
“Bon, on repart au lit ?” dit-elle à sa fille une fois qu’elle avait lâché son père. Léontine acquiesça, ses joues étaient rouges lorsqu’elle se tourna vers son papa afin de s’excuser pour ne pas l’avoir écouté.
Elle avait complètement oublié que son anniversaire était dans une semaine et n’avait jamais pensé que c’était son cadeau qu’il cachait. Cela avait l’air si effrayant que son imagination s’était déchaînée… pour finalement découvrir que ce n’était qu’un vélo tout rouge en fin de compte.

 
Ne dit-on pas : La curiosité est un vilain défaut ?
 
Anatole France disait : « Il y a toujours un moment où la curiosité devient un péché, et le diable s'est toujours mis du côté des savants ».
 
Quant à Blaise Pascal il indiquait : « Curiosité n'est que vanité. Le plus souvent, on ne veut savoir que pour en parler ».


                                                                     Guy Pujol dit l’ARIÉ…..JOIE



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