Flâneries de Juillet - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Flâneries de Juillet
 
Alors que le soleil de Juillet monte toujours haut dans le ciel caméléon,
La nuit grignote imperceptiblement le jour de l’aube au crépuscule en or,
Mais la vie sauvage n’est pas en vacances, la linotte mélodieuse chante encore,
Les martinets noirs dans leurs folles poursuites aériennes pourchassent les moucherons.
 
Au bord du ruisseau s’épanouit la menthe pouliot au parfum rafraîchissant,
La bardane accroche à la crinière des chevaux ses fleurs fanées aux crochets réduits,
Les campanules servent leur nectar aux butineurs et offrent leur clochette comme abri de nuit,
Le papillon amaryllis se régale de fleurs de trèfle et y dépose ses œufs tout blanc.
 
Sur les sentiers provençaux le lotier corniculé avec ses gousses cornues,
Fait penser au pied de poule, sabot de la mariée ou pantoufle du petit Jésus,
Dans les bois, dans les prés ou sur les terrains aux rocailles calcaires biscornues,
L’ancolie commune sur sa tige robuste joue à colombine, balançant ses fleurs violettes ténues.
 
Suspendue aux arbres, la clématite des haies cherche la lumière de la canopée,
Ses fleurs ressemblent à une étoile blanche égayant ses folioles en forme de cœur heureux,
Autrefois les mendiants se frottaient la peau avec ses feuilles pour s’infliger des plaies,
Suscitant la pitié des passants, la plante reçut le sobriquet « d’herbe aux gueux ».
 
Après avoir creusé leur nid au fond du terrier dans la terre du talus à l’abri du vent frais,
A coups de becs, les guêpiers font le va et vient pour nourrir leurs voraces petits presque obèses,
Quant aux lézards des murailles, la saison de reproduction finie, ils peuvent enfin lézarder,
Alors que la sauterelle magicienne dentelée, sans s’être accouplée, se reproduit en parthénogenèse.
 
Sur les Causses la psalmodie estivale des pelouses entraîne au gré des vents déchaînés,
La stipe pennée dans sa danse de « cheveux d’ange », libèrant son panache soyeux et argenté,
Le rare papillon Apollon connaîtra ses premières amours parmi les orpins nectarifères,
Dans les cieux cévenols les majestueux vautours descendent festoyer près des carcasses odorifères.
 
Au bord de l’étang paisible, un héron affamé arpente l’épais tapis de nénuphars,
Prenant son bain de soleil la grenouille coasse son bonheur à large bouche,
S’approchant discrètement de l’artiste pour ne pas interrompre ce concert mise en bouche,
D’un prompt et fort coup de bec, le crabier met fin au festival et gobe la diva sans fard.
 
Très agile avec sa queue préhensible, la souris des moissons joue l’acrobate des champs,
Elle affectionne ceux des céréales où elle fait provisions de graines et d’insectes bienséants,
Prévoyante elle cache une partie de la nourriture sous terre pour les longs mois d’hiver soutenu,
Dans son nid de feuilles enlacées, gros comme une balle de tennis, naîtront les souriceaux tout nus.
 
Au fin fonds de l’Alaska l’ours brun entre dans la danse, armé d’un appétit féroce,
Se prépare à faire bombance de saumons rouges remontant rivières et fleuves miraculeux,
Proche de la baie d’Hudson entre forêts boréales, toundra arctique et littoral rocheux,
Sa silhouette géante plane dans tous les esprits, l’ours polaire est partout, atroce.
 
Au pays des Samis, l’été en estive est le théâtre du marquage des jeunes rennes en estacade,
Les « làvvus », tentes dressées pour la transhumance, s’éclairent sous le soleil en faisceaux,
Dans la clarté de la nuit arctique, les éleveurs munis de la svahpa, perche terminée d’un lasso,
Repèrent les petits faons, les marquent à l’oreille, puis libèrent le corral pour la grande cavalcade.
 
Retour chez nous où subitement l’air pèse lourd sur les collines, d’énormes nuages montent à l’horizon,
L’été fait ses gros cieux qui se teintent d’ardoise avalant le bleu du firmament,
Puis soudain une entaille d’éclairs titanesques déchire le ciel violemment,
La nature délivre sa signature par sa puissante décharge de lumière et de son.

                                                                                                L’ARIÉ….JOIE


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