Février Mois des Surprises - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Les News
 Février, mois des Surprises
 
A pas de velours la nouvelle saison s’annonce prudemment,
L’hiver amorce la dernière partie de son spectacle sans parements,
Il va tirer sa révérence laissant place au changement qui se prépare en coulisse,
Dame Nature ensommeillée se réveille lentement, bouge, chante, se parfume sans artifices.
 
Notre chanteur préféré, ce lutin en frac noir, a repris ses trilles pleines d’espoir,
Malgré l’air glacé des matins de Février, dans son répertoire improvisé,
Son hymne à la joie met du baume au cœur par ses notes fluttées,
Grondant l’aube paresseuse pour activer le Printemps, voici le merle noir.
 
Sur les aires d’hivernage camarguaises, c’est le début des parades nuptiales,
Une fois le soleil couché, telles des ombres chinoises se détachant de l’horizon,
Les grands échassiers se livrent à leur cour d’amour, dans leur habit de lumière passion,
La couleur rose permet au flamant rose  d’entamer sa séduction magistrale.
 
Tel un métronome, sa coordination des mouvements de tête, de gauche à droite,
Salut des ailes,  grommellements rauques, courbettes appuyées,
Les couples se constituent, côte à côte, au même rythme, cou baissé
S’écartant peu à peu du groupe les deux danseurs étoiles s’accouplent en acrobates.
 
Malgré la froidure une certaine fébrilité anime la nature sommeillante
Flore a jeté des chatons floraux sur les corolles au sol et les arbustes du jardinier,
Comme une pluie de confettis multicolores, en hérauts printaniers,
Rouges-gorges, rossignols et amphibiens forment la troupe chantonnante.
 
Dans cette période de disette les oiseaux se montrent sans pitié, haineux
Ils jouent à touche pas à ma branche quand il s’agit de grailler sans partage
Le chardonneret bien que combatif se voit jeté par le gros-bec belliqueux
Ce casse noyau aux mandibules redoutables prêt à tous les chicayages.
 
Silhouette trapue, vol rapide et bondissant, bec épais et courtaud,
Plumage rouge sur le dessous, calotte noire sur la tête, croupion blanc pur,
Lui ont valu l’élégant qualificatif de pivoine, le bouvreuil rivalise avec les tropicaux,
Son bec lui permet de se gaver des prunelles de l’épine noire sans griffures.
 
C’est aussi l’heure de la brumale, à la chair grise et au parfum musqué,
Cette cousine de la truffe périgourdine révèle en bouche une  amertume embusquée,
Dans les sous-bois « Claudinette » sonne le réveil, bonjour à la cousine des perce-neige,
Les « nivéoles du printemps » aux clochettes arrondies annoncent le renouveau des arpèges.
 
Embellissant haies et jardins, ne craignant ni le chaud, ni le froid glacial,
Il peut même fleurir sous la neige, séducteur au charme tout oriental,
Les cinq pétales d’un rouge écarlate de ses fleurs apportent une belle touche colorée,
Mais restons prudents le cognassier du Japon se protège par ses épines acérées.
 
Véritable mariée de Février se parant de sa robe blanche alors qu’il gèle à ses pieds,
L’amandier se couvre de fleurs aux cinq pétales blancs enserrant un calice rosé,
Du côté de Valensolle ces nappes de blanc immaculé enveloppent quelques troncs tortueux,
Cet arbre légendaire alimente les confiseries pour les calissons et les nougats goûteux.
 
Souvent cachée sous une touffe d’herbe, la violette sauvage embaume l’air frigorifié,
Seule fleur commercialisée en hiver au 19é s., Toulouse contribuera à sa renommée,
La  Cité des Violettes la proposera en sucrerie à base de fleurs fraîches
Ses bouquets inonderont l’Europe, ses parfums seront convoités par les élégantes en calèches.
 
Sur les pelouses naturelles une naine discrète aux allures de tulipe miniature,
Pointe ses petites étoiles jaunes à ras de terre, bienvenue à la « gagée de Bohème »,
Dans le sous-bois une flammèche rubis virevolte au pied d’un arbre à haute stature,
Le pic vert attaque un dôme d’aiguilles pour se gaver de fourmis sans problèmes.
 
Dans le parc, petit Jacquet a quitté son nid douillet de branchages,
Un éclair roux à la queue en point d’interrogation dévale de son arbre, pressé,
Bravant la froideur l’écureuil au manteau fauve va faire son marché,
Déterrant les glands cachés à l’automne pour sa provision sans gaspillage.
 
Au cœur de l’hiver la forêt calme jusque là, s’anime de jappements,
Les fourrures rousses dans un rituel bien léché entament leur joute amoureuse,
Le renard mâle, bondit, encercle la femelle, histoire de lui donner le tournis, heureuse
Après une série de courses poursuites effrénées, l’excitation retombe par l’accouplement.
 
Alanguie sous son blanc manteau, la belle endormie a gardé ses fidèles hors d’âge,
Si certains comme les ours et les marmottes ont opté pour le grand sommeil,
D’autres ne dorment pas du sommeil du juste, le lièvre variable et l’hermine en éveil,
Ont choisi le blanc pour un pelage leur permettant de se fondre au paysage.
 
Le blanc est aussi de mise pour le lagopède lui permettant d’échapper aux prédateurs,
Ses pattes couvertes d’un surplus de plumes lui servant de raquettes dans la neige,
Quant au tétras-lyre lui ne change pas sa livrée noire à reflets bleutés maquilleurs,
Il se creuse un igloo où il se réfugie la nuit à l’abri du froid glacial de l’Ariège.
 
Il peaufine sa galerie en emménageant sa chambre au sol recouvert de fiente séchée,
Cet entreprenant gallinacé n’occupe son abri qu’une fois, cassant sa cavité pour s’alimenter,
Avec sa crête rouge il ne passe pas inaperçu sur la neige, préférant les forêts de conifères
Où se gaver de baies affriolantes rouges du sorbier des oiseleurs dans les clairières.
 
Recluse dans les grottes et cavités depuis les premières nuits de gelée,
La salamandre ayant besoin de chaleur, profite enfin de quelques journées ensoleillées,
Son corps noir boudiné, tacheté de jaune se dégourdi sous les dards de Haton
Adulée par François 1er ce petit dragon orne avec le lys à Chambord tous les plafonds.
 
Alors que l’hiver n’a pas encore retiré ses troupes, flottent des odeurs gaillardes,
Dans les haies les senteurs printanières exhalent des arbustes en habit fleuri,
Le cornouiller a couvert ses rameaux de leur houppelande jaune moutarde,
Les premières butineuses s’affairant sur ses fleurs groupées en ombelles garnies.
 
En parcourant la forêt de résineux comment différencier l’épicéa du sapin,
Il suffit de regarder leurs aiguilles, celles de l’épicéa forment un goupillon vert foncé,
Chez le sapin elles sont disposées sur le rameau comme les dents de peigne aiguisées,
Piquantes et plates, vert foncé dessus et argentées dessous comme des escarpins.
 
Pour cette fin d’hiver, certains sont d’humeur badine, ils bouquinent pour l’âme sœur,
Les lièvres filent à la queue leu leu derrière une hase convoitée en chaleur,
La stratégie d’intimidation fait rage, debout sur les pattes arrière les touffes de poil voltigent
Les rivaux écartés, après les reniflements d’usage, le bouquin saute sur l’occasion avec prestige.
 
Dans les rivières peu profondes se réchauffant à la fin de l’hiver terrestriel,
Les brochets recherchent les frayères, ces prairies inondées riches en plancton,
Véritables nurseries aquatiques où les mâles assurent la fécondation des femelles,
Sur les milliers d’œufs déposés seuls quelques rescapés au printemps arriveront.
 
Après s’être protégé du froid tout l’hiver dans le creux d’un vieil acacia,
Il profite des journées ensoleillées pour déployer ses ailes rousses tachetées,
Le vol précoce de la « grande tortue » s’explique par l’envie d’en profiter,
Puisque une fois l’été passé ce papillon diurne s’éteindra.

                                                                             L’ ARIÉ…JOIE

 

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