Mythes et Légendes du Couserans - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Mythes et Légendes du Couserans d’Autrefois




Comme au temps béni de l'enfance, la clochette annonçant la récréation va sonner,
En mai comme dit le dicton, ce sera presque, fais ce qu’il te plaît,
Demain, si le temps est clément les sacs de montagnes seront prêts pour crapahuter,
Quand le printemps est ensoleillé, la nature déploie toute sa beauté.

Quand on regarde les montagnes et les collines environnant Saint-Girons,
On pense au doux friselis des sources et à la traversée des ruisselets des environs,
Gargouillant sous les frondaisons de prunelliers sauvages aux épines acérées qui surgiront,
Accrochant ou déchirant impitoyablement nos chemises et nos pantalons.

Les oiseaux sont là effectuant de multiples pirouettes par des trilles joyeuses accompagnées,
Les montagnes dépouillées se déploient dans un luxe de lumière sous un bleu céruléen immaculé,
On imagine les cabanes de bergers retentissantes de clarines, d’aboiements et de bêlements,
Face au lac, encore assombri par l’aurore, serti dans une féerie de parois abruptes en rosissement.



Mais le ciel tout enfiévré par d’énorme nuages s’est drapé d’un orage à la clameur subite,
L’orage tonitruant le striant d’éclairs blancs, les cloches à tonnerre s’ébranlèrent,
Le prêtre revêtu de ses ornements sacerdotaux portant bréviaire et eau bénite,
Lança violemment son couteau vers les nuages et les nuées s’échappèrent !



Longtemps l’orage constitua un mystère angoissant, considéré comme la colère divine,
Les superstitions concernant ce phénomène furent ancrées dans nos campagnes bellissimes,
Lorsque les nuages couleur d’ardoise annonciateurs de grêle planaient dans les champs,
Les femmes toutes vêtues de noir commençaient à sangloter, les cierges allumant.



Les ménines sont la plupart du temps, de pied en cap, toute de noir vêtues,
Le port de la tête est droit et le regard sévère aux sourires disparus,
Le corps est sec, on le devine musclé, « magré » sans adiposité surabondante,
Fatigué par une vie de labeur provoquant de cruelles scolioses et lombalgies invalidantes.

En catimini, elles récitaient les prières à voix basse et sortaient le chapelet sans éclat,
Elles plaçaient près du cierge le bout de laurier béni le jour des Rameaux par le prélat,
Véritable fléau pour les montagnards, l’orage dévastait complètement leurs moissons,
Par ces pratiques, la foudre pouvait être domptée, le bétail soigné, la santé retrouvée à l’unisson.

Là où les montagnes blanches tombent à pic dans les eaux bleues d’un lac minuscule,
Les hautes vallées encaissées serties de pics brillants aux premières lueurs du crépuscule,
Évoquent pour les Ariégeois des images enchanteresses dans un oasis de sérénité,
Où l’homme fit de ses Pyrénées indomptables un refuge du terroir montagnard civilisé.



Ah ! Ces belles montagnes qui ont vu passer tant de civilisations de gaillards !
Face à ces immensités, à ces abrupts redoutables imaginons la crainte des montagnards,
Leurs sentiments d‘impuissance devant cette nature hostile et sans pitié,
L’élégance des crêtes altières leur importait peu, tant à leurs conditions de vie résignés.

Pour eux, la nature plongeait dans le fond des mythes et légendes des lieux inquiétants,   
La forme d’un rocher suscitait des rites, des légendes venues de la nuit des temps,
Ces coutumes les accompagnaient durant toute leur vie conciliant les forces obscures,
Il fallait se confronter aux éléments incluant religions et superstitions de posture.



Entre mai et juin, les ginestes arborent les genêts en fleurs plantes aux odeurs de miel,
En de vastes aplats de couleur jaune se déployant sur les adrets au soleil,
Tout proche les abeilles concentrées à butiner le précieux nectar, bourdonnent en cœur
Et lors de leur retour à la ruche, leur corps est tout jauni par le dépôt de pollen créateur.



En Ariège lorsque ces fleurs couleur jaune d’or, fleurissaient landes et coteaux en fenaison,
À l’heure où l’orage de printemps grondait rageusement, mémé nous confinait à la maison,
Les cierges bénis par le curé brulant autour de nous, elle évoquait ces arbrisseaux ainsi,
« Las gestos que son en flou, la miséro ques en païs » !

Ces plantes aux coloris si chatoyant, colonisant les friches par les cultures délaissées,
Fournissait la maisonnée en balais et en brosses et l’imaginaire montagnard nourrissaient,
Par ce dicton à la tonalité dramatique, « les genêts sont en fleurs, la misère est dans le pays »,
Même s’ils permettaient aussi de rassembler la cendre dispersée autour de l’âtre démuni.

La floraison des genêts annonçait l’arrivée des fameux printemps pyrénéens,
Marqués par d’abondantes chutes de neige et de redoutables coups de froid sibériens,
Ils retardaient les récoltes et cantonnait à l’étable les animaux domestiques ruminants,
Les réserves des montagnards, péniblement accumulées, s’amenuisaient dangereusement.

Les hommes condamnés à un travail forcené l’été en prévision de ces longs mois d’hiver,
Abattaient le bois là-haut dans la forêt et engrangeaient fortes quantités de fourrages divers,
Préparant tout ce qui sera indispensable durant ces longs mois où l’on doit rester chez soi,
Les plus hardis, s’expatriaient temporairement pour supprimer des bouches inutiles, sans foi.

Coupés du monde durant ses longues semaines neigeuses, les aliments à conserver faciles,
Fromages, charcuteries, confits, d’une grande valeur nutritive, étaient alors très utiles,
Les animaux confinés dans les granges consommaient le foin dans les greniers stocké,
Cette crainte de disette, la mémoire des hommes aux beaux jours naissants a marqué.                                          
                                                          Quatrains inspirés par des textes
                                                            de Jean-Joseph PEYRONNE



Du côté de Cominac le paysan portait son « feych » ou « garbot » constitué de plusieurs « tortos »
Des paquets de foin fabriqués avec les bras et les genoux posés sur deux cordes, prestos,
Chaque corde possédait son anneau de bois pour coulisser en serrant, « éra traségo »,
Le porteur faisait un creux au milieu du fagot pour y loger sa tête de despérado,
Comme un pilier de rugby entrant en mêlée aidé par une autre personne levant le fardeau,
Montait le pré, escaladait l'échelle et renversait sa cargaison dans le fenil,"éra clédo ".

Poésie rimée inspirée d’un texte
de Robert Benazet l’Ariégeois de Mazères



                                       Guy Pujol dit l’ARIÉ…..JOIE





                                                                         



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